Washington Square, San Francisco
- Un cappuccino et un verre d’eau s’il vous plaît ! Le café sentait la pizza et la tomate. Bien que petit, il n’était pas du tout enfumé. Elle s’assit à une table ronde, un peu aveuglée par la lumière vive du dehors qui se reflétait sur les vitres.
Comme personne ne venait la servir, elle se leva et les coudes posés sur le comptoir elle commanda un cappuccino et un verre d’eau. Le garçon, un jeune homme au crâne rasé et aux lèvres pleines lui répondit par un sourire (...)
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Nouvelles autour du monde
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2004 : Cafés californiens
23 juillet 2016, par Sylvie Terrier -
1989 : La baleine blanche
30 décembre 2014, par Sylvie TerrierLa baleine blanche
Do Son, en cette presqu’île de la mer de Chine où la mer est terre et la terre liquide, en cette terre vietnamienne où le ciel renversé devient un reflet de nuage, un désert de schiste blanc, une lagune de rêves, vivait un homme jeune, sensible et doux aux gestes légers comme un vol d’engoulevent. L’homme s’appelait Koi. Il habitait seul dans une maison au toit de paille qu’il avait bâtie de ses mains.
En cet endroit du pays Vietnam, de terribles tempêtes s’abattaient. Les (...) -
2005 : Chaï !
12 décembre 2014, par Sylvie TerrierChai ! Dans la boutique de Swami, il y a beaucoup de mouches et un tout petit banc adossé au mur, usé par les pantalons, poli comme un galet. Et un bruit léger et continu, le sifflement bleuté du gaz qu’ il n ’arrête jamais.
A l’arrière, posé sur la terre battue, un grand wok rempli d’huile, la marmite à beignets. Car Swami fabrique aussi des beignets ronds percés d’un trou, parfumés aux feuilles de kari. Ils accompagnent le thé du matin. D ’un geste vif, Swami les emballe dans du papier journal « pour (...) -
2005 : Cyclo-pousse
26 juillet 2014, par Sylvie TerrierIls sont longs et maigres, tout en jambes, nus pieds, le dhoti remonté à mi-cuisse pour ne pas gêner le pédalage, les conducteurs de cyclo-pousse, les premiers taxis de Madurai.
Aujourd’hui la concurrence est rude, entre eux d’abord puis et surtout vis à vis des rickshaws à moteur. Les clients exigent la rapidité et les distances à parcourir ne cessent de s ’allonger.
Le cyclo-pousse est lent et lourd à manier. Tout l’inverse des véhicules à moteur qui requièrent une conduite sèche et nerveuse et (...) -
2005 : L’Orpheline
26 juillet 2014, par Sylvie TerrierParce que c ’était une fille, ils l’ont abandonnée en Malaisie et sont rentrés en Chine, ils n ’étaient pas arrivés à faire des affaires. A quatorze ans, elle s ’est retrouvée marchande de soupe dans la rue.
Les années ont passé, personne ne voulait de cette jeune fille grande et maigre qui n’avait pas de parents. On I ’appelait l’Orpheline. Personne pour payer sa dot, plus jamais de nouvelles de ses parents.
Un jour la chance sourit à Mee. Lee l’agriculteur venait de perdre sa première femme avec qui il (...) -
2005 : La boutique de Tan
25 juillet 2014, par Sylvie TerrierLa boutique de Tan est une pièce modeste ouverte sur une rue peu passante. Elle a donc peu de chance d ’avoir la visite des touristes.
Chez Tan on mange autour d’une seule table circulaire, une grande table familiale où douze personnes peuvent facilement s ’asseoir. Nous sommes ses invités. Les habitués le savent bien eux qui viennent dans ce restaurant simplement pour boire un café glacé ou lire le journal.
Chez Tan tout est à portée de vue. Sa cuisine, son réchaud, ses marmites. Pas d’angles (...) -
2005 : Oncle Tam
25 juillet 2014, par Sylvie TerrierOncle Tam est un mélange de métèque et de vieux sage. La barbichette clairsemée, de longs cheveux au vent, il a la soixantaine alerte et déborde d’énergie. Chez lui des tableaux et des livres. On entre dans son atelier comme dans un aquarium, on flotte dans la couleur de grandes aquarelles.
Chez Oncle Tam, il faut prendre le temps. L ’écouter raconter sa vie ou plutôt relier ce qu’il vous donne car l ’homme parle peu.
Il me tend un vieux dossier, un journal de route et j ’ai du mal à reconnaître dans (...) -
2005 : le café de Lin
24 juillet 2014, par Sylvie TerrierA Malacca, maman, tu as trouvé ton café.
C ’est vrai, il s ’appelle Lin Loke Wee Coffee Shop du nom de son propriétaire. On y boit du bon café, un café lourd et noir et qui tâche.
Le café est toute lumière. Il a volé son angle à la rue et s ’est installé là avec ses tables rondes au couvercle de marbre et ses chaises de bois sombre. Il n ’y a rien d’autre dans ce café, hormis un petit comptoir où on peut acheter un paquet de cigarettes et une bouteille d’eau.
Le patron dépose devant moi une tasse de café, (...) -
2005 : Voix
20 juillet 2014, par Sylvie TerrierVoix
Dans l’atelier de Charles Cham, elle entend, une voix...
JE VEUX VOUS PARLER DE MA VOISINE... Sur un mur jaune, une succession de petits cadres carrés et géométriques. Des masques longs et fins, à l’endroit, à l’envers, 2 Bleus - 2 Rouges ; 1 Jaune - 1 Noir ; 4 Jaunes- 4 rouges ; 3 Bleu ; 3 Jaunes... Un jeu de masques où toutes les permutations deviennent possibles parce que ce jeu s’appelle liberté. Parce que ici tout est un et multiple, miroir d’un nous même renvoyé à l’infini et qui (...) -
2005 : Un rêve amer (1)
1er juin 2014, par Sylvie TerrierParis, janvier 2004.
Il neigeait ce matin sur la capitale. James marchait, les mains enfoncées dans les poches de sa parka, capuchon relevé, lèvres serrées. Il grelottait. La soirée chez Julien avait duré jusqu’au matin, il y avait de l’alcool et du shit, ses parents lui avaient laissé l’appartement le temps d’un week end à Nice.
Dans le salon ultra moderne, ils avaient dansé jusqu’à l’épuisement sur de la musique techno. A l’exception de James qui n’aimait pas danser. Cela n’avait jamais été son fort, (...)