La couette chinoise
Dix neuf heures. Une pluie violente s’était abattue sur la ville dès le début de l’après midi. Il avait pourtant fait si beau la veille. Les pierres chaudes et le ciel avaient d’abord rendue la pluie tiède, mais au bout de deux heures l’air s’était rétracté, un vent glacé s’était mis à souffler en rafales, retournant les parapluies et chassant les groupes de visiteurs.
La gare brillait tel un phare sous la tempête. Comme à l’accoutumée en Chine, elle était bondée. Poussés par la (...)
Des articles sur les bibliothèques autour du monde, des idées de Troisièmes lieux.
Et puis des nouvelles inspirées de faits réels, des récits, des textes écrits au fil des voyages.
Enfin, un nouveau voyage, Compostelle. Avec la marche une autre porte s’ouvre, sur tous les chemins.
"La route elle même était écriture" écrit Paolo Rumiz. Le voyage, fil d’Ariane de ce site...
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2005 : La couette chinoise
27 juillet 2013, par Sylvie Terrier -
2005 : Le milkshake
19 juillet 2013, par Sylvie TerrierLe milkshake
Il n’en revenait pas. Elle l’avait planté là, à Singapour avec une froideur et une détermination qu’il n’avait pas eu le courage d’affronter. Alors il était entré au hasard dans ce café le « Blue jaz » et avait commandé une boisson qu’il n’avait plus bue depuis l’enfance, un milkshake à la banane.
La sueur coulait le long de son dos, il suçotait sa boisson en agitant la tête de droite à gauche. Non, il n’y croyait pas, elle l’avait plaqué ! Pendant près d’une minute, il s’absorba dans la (...) -
2005 : L’inconnu du Joong Ang
19 juillet 2013, par Sylvie TerrierL’hôtel était en briques sombres et avait la forme d’une tour. La réception du rez-de-chaussée avait été fermée. Derrière les vitres noircies de fumée, on avait l’impression qu’à l’intérieur du bureau tout avait brûlé. Il fallait emprunter l’ascenseur, un vieil engin poussif et sans mémoire pour monter au premier. Là se trouvait le nouveau bureau d’accueil ainsi qu’un vaste salon muni de luxueux lustres en perles de verre qui faisaient penser à des poulpes renversés. Il y avait aussi des tables massives, des (...)
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2015 : Kim Bap
17 juillet 2013, par Sylvie TerrierLes mémés du marché. Elles sont petites et robustes les mémés du marché.
Elles portent de larges visières qui leur cachent la moitié du visage. Leurs cheveux frisés, éternellement bruns, dépassent tout autour. En Corée, une peau blanche est signe de beauté. Le parapluie sert à se protéger du soleil. Ces paysannes, exposées toute la journée à I ’air et aux intempéries considèrent le soleil comme un ennemi.
La visière fait partie de leur tenue vestimentaire. On a I ’impression qu ’elles ne l’enlèvent jamais, (...) -
2005 : Les dépeceurs de porcs
16 juillet 2013, par Sylvie TerrierLes dépeceurs de porc
Ils vous sautent à la gueule et aux tripes les dépeceurs de porcs parce que vous ne vous attendez absolument pas à cette rencontre, la nuit, à deux heures du matin, alors que toute la ville est silencieuse et plongée dans un profond sommeil.
Un camion, des voitures à l’angle de la rue. Et le bruit. Des coups de hachoirs, des corps que l’on traîne, la chute de paquets flasques.
Il ne fallait pas regarder.
Car ensuite comment oublier l’horreur de ces porcs éventrés, cette (...) -
2005 : Monsieur Antoine
15 juillet 2013, par Sylvie TerrierMonsieur Antoine
Elle s’amusait à lire le nom des rues, Rue Saint André, Rue Romain Rolland, Rue du Bazar Saint Laurent ainsi que le nom des maisons, Villa Aurore, Villa Louise, Monsieur et Madame Chery et leurs enfants, Hôtel Europe. C’était étrange, artificiel, car la ville n’avait de français plus que son style. Elle conservait de son histoire coloniale son architecture et ces plaques nominatives qui faisaient plutôt penser à des inscriptions sur des pierres tombales.
La rue Suffren était bordée (...) -
2005 : Le premier matin du monde
15 juillet 2013, par Sylvie TerrierLe premier matin du monde
L’aube était grise et tout paraissait fade. La mer, minérale et lourde, le ciel indéfini. On s’attachait alors aux bruits, même les plus insignifiants, bourdonnement d’un insecte, moteur d’un bateau, écrasement d’une vague.
Lentement le soleil gagna du terrain, il posa une lueur or sur le gazon, faisant briller le feuillage dru des palmiers. Les fleurs se révélèrent, des gouttes de rosée brillaient sur les graminées. La mer se mit à bouger. Comme une puissante échine, elle (...) -
2012 : Le Maroc en hiver
9 août 2012, par Sylvie TerrierVoyage au Maroc en hiver Décembre 2011
Fès 1er décembre
Quartier Juif, devant la maison où a séjourné Charles de Foucault. Une maison délabrée à la façade délavée. Plus personne ne vit ni ne pénètre aujourd’hui dans cette maison qui domine une petite place où dorment des toboggans et des arbres qui semblent abandonnés eux aussi, ou plutôt livrés à eux-mêmes, car à la différence d’une maison les arbres eux continuent à pousser.
Toutes les maisons de cette place sont à l’image de la maison de Foucault, des (...) -
2012 : Berlin, Staatsbibliothek zu Berlin
3 juin 2012, par Sylvie TerrierBruno Ganz dans le film « Les ailes du désir » de Wim Wenders, 1987, au premier étage de la bibliothèque.
Depuis que j’ai vu ce film dans les années 90, j’ai envie d’aller à Berlin visiter cette bibliothèque. Il m’en aura fallu des années pour réaliser ce rêve...
En allemand le film s’appelle « Der Himmel über Berlin » : le ciel au dessus de Berlin. Le titre en français est plus sensuel : Les ailes du désir. Revoir ce film aujourd’hui c’est comme regarder un étonnant documentaire sur Berlin à l’époque du (...) -
2012 : Amoureuse
11 avril 2012, par Sylvie TerrierAu début, je ne garde rien de toi Tu es si bon, tu ne me veux que du bien, tu me donnes tout. Je n’ai pas l’habitude de recevoir ainsi, de prendre ainsi Peu à peu tu t’inscris en moi
Je pense à toi tout le temps, c’est comme cela Tu es entré en moi et je t’ai laissé faire Tu m’habites Ce mot résonne et agit comme un mantra
T me dit : "arrêtez de vous martyriser, il faut chercher du cœur pour soi" Et tu m’offres ton cœur mon amour Don absolu de toi Après cette naissance ou de multiples naissances Je ne (...)