Le merveilleux

"... ah ! croyez-moi, la Perse est encore le pays du merveilleux."
Ce mot me fit songer. Chez nous, le "merveilleux" serait plutôt l’exceptionel qui arrange ; il est utilitaire, ou du moins édifiant. Ici, il peut naître aussi bien d’un oubli, d’un péché, d’une catastrophe qui, en rompant le train des habitudes, offre à la vie un champ inattendu pour déployer ses fastes sous des yeux toujours prêts à s’en réjouir.

Nicolas Bouvier, l’usage du monde