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2012 : La bibliothèque en mutation

Réflexions et partage

mardi 27 mars 2012, par Sylvie Terrier

La bibliothèque en mutation

Il n’est plus d’actualité, je pense de placer nos bibliothèques publiques "hors des bruits du monde", à commencer par celui de l’économie.
Les finances des collectivités locales sont de plus en plus dépendantes du contexte économique national ou international. Impossible aujourd’hui de passer au travers de plans de réorganisation. En 2012 nous devons mutualiser, rationaliser, économiser. La réforme territoriale n’en est qu’un exemple.

Bien que restant dans leur principe fondamental des lieux libres et gratuits, démocratiques et non commerciaux, les bibliothèques ne peuvent plus compter aujourd’hui sur ces seuls principes (et pourtant pas des moindres) pour fonctionner ou attirer de nouveaux utilisateurs. Pour être en accord avec leur temps, elles ont développé et parfois sans modération l’usage des technologies de pointe et ont commencé à offrir une large palette, non plus de livres, mais de services.

Il semble en effet que le plus important aujourd’hui soit ce que l’on peut FAIRE dans une bibliothèque plutôt que la quantité de documents que l’on peut emporter chez soi.

Le fait le plus notable est que la bibliothèque perd de plus en plus son identité d’institution pour devenir un LIEU. Lieu de convivialité, de rencontres et de surprises, Lieu de pratiques amateurs et de création, lieu on "l’on prend le temps de vivre". Un "Vooruit", une maison des gens comme on dit dans les Flandres selon Didier Fusillier, directeur des scènes nationales de Maubeuge et Créteil. L’homme s’attaque au vieux concept de culture française des années 70 et lui substitue ce concept de Lieu. Lieu multifonctionnel, surprenant, détourné, adaptable au fil de saisons où l’on peu flâner ou s’arrêter : Grande place, rambla, expositions, résidences d’artistes, cinémas, multibars...

Alors demain peut être, aurons-nous plus de plaisir à séjourner à la médiathèque 3eme lieu qu’à la maison, premier lieu ou au travail, deuxième lieu. A ce sujet je vous recommande le Salon du livre de Mouans Sartoux, un salon que je fréquente assidument chaque mois d’octobre dans les Alpes Maritimes, qui avait organisé cette année débats et tables rondes autour de la question : "Ou allons nous si vite ? " http://www.lefestivaldulivre.fr/programme-4. Une invitation à prendre de la distance et à réfléchir...

Revenons à ce concept de troisième Lieu.
Les bibliothèques d’Europe du nord l’ont bien compris puisque déjà le mot même de médiathèque a été révisé. On lui préfère celui de troisième lieu, de learning center ou comme à Londres d’Idea store, les "magasins de culture". On peut critiquer la vison marketing de tels lieux mais le succès auprès du public fait acte. Le besoin d’évolution de nos structures également. Quant au personnel, il n’est plus uniquement constitué, à commencer par la Direction par des bibliothécaires. Alors, le métier de bibliothécaire, un métier improbable, introuvable ?

L’important a mon sens est de savoir ce que l’on veut faire quand on crée une médiathèque. Souhaite-on offrir à tous l’accès à l’information et à la culture, comme le définissent nos missions fondamentales ou générer entre les citoyens, toutes génération confondues du lien social, si précieux en ces temps de connexions virtuelles et planétaires. Sommes nous une médiathèque ou un centre social et culturel ? La marge à tendance à se réduire, le concept à perdre de sa pertinence. Alors, les bibliothèques sont-elles en perte de sens ?

Nous le savons, les statistiques stagnent : seulement 20% de nos concitoyens sont inscrits dans une médiathèque. Alors, les bibliothèques sont-elles vraiment utiles ?

Un nouveau modèle de bibliothèque est a inventer. Bibliothèque 3eme lieu, médiathèque hybride, médiathèque virtuelle, les idées ne manquent pas ni les réflexions, encore moins les interrogations.

Je vous propose une réflexion en 3 temps :
1- Ce que l’on peut faire avec quelques moyens, des idées de communication et de marketing glanées ici ou là. Pour être dans l’air du temps, en accord avec son temps.
2- Ce que l’on peut faire au niveau des missions et qui touche alors au contenu de nos établissements.
3- En fin de compte, elle ressemble à quoi la médiathèque d’aujourd’hui ?

1-1 La communication
- Portail mais aussi inscription de la médiathèque sur Facebook, Twitter...

- Blog de la médiathèque avec un modérateur par exemple création d’une rubrique VDM ou son opposé VDR (vie de rêve) à la médiathèque

- La communication hors les murs avec un support à l’identité forte : triporteur, homme ou femme sandwich, médiateur de rives, de plage, de terrasse, de café... Attention, il ne s’agit pas de prêt de documents mais d’informations sur la bibliothèque, ses nouveaux services, ses horaires d’ouverture, son action culturelle.
Cette communication hors les murs n’a rien d’innovant, mais est à replacer dans l’esprit troisième lieu qui cherche à créer du lien social, du contact entre les humains, des rencontres amicale et conviviales.

- .../...

1-2 Le Marketing :
- Produits dérivés à partir du logo de la médiathèque et à vendre à la boutique ou à l’office du tourisme :

- sacs en tissu ou sacs écologiques biodégradables
- Gomme + crayons de papier
- Carnet + stylo pour prendre des notes sur place
- Écouteurs pour MP3
- Prêt de lunettes loupes (Essayer de se faire sponsoriser par un grand distributeur)
- Mug de collection s’il existe un café dans la médiathèque. Le mug peut être offert au bout de 10 ou 15 cafés. Dans ce cas, prévoir une carte de fidélité.
- Verres en carton recyclé, avec logo de la médiathèque pour take away. Les boissons ainsi conditionnées peuvent être emportées à l’intérieur de la médiathèque dans des espaces dédiés à la convivialité, valorisant de nouvelles postures.
- T shirt de tailles différentes dont 1 ou 2 tailles enfant ; casquettes pour les enfants.
- Bavoir pour les tout-petits (peut être offert au moment de l’inscription)
- Stickers = Étiquettes autocollantes. On peut aller jusqu’au I love my library, ou imaginer une petite mascotte ou bien encore jouer avec les codes barres ou un code QR (s’inspirer de Claude Ponti !)

A suivre...